Géographiques
Alain Eludut
– 72 p. – 17 x 10 cm – 2015 – ISBN 978-2-905573-14-8 – 10 €
« Solitaire qui marche dans les traces, dans l’informe, presque l’effacement. Qui retourne encore, revient. Qui sait que la terre rétrécit ; qui sent frôler le corps, réapparaître sous nos yeux l’espace d’une durée intacte, en amont de la perte, d’une présence si humble qu’elle sauverait tout, rend tout impensable.
Une voix nue, comme voilée (de larmes ?), aux sonorités de plain-chant, de fonds où tremblent arbres et gouttes d’eau. Tout cela, d’emblée, irradie, touche encore l’inespéré, le sens de la matière première…
Pourquoi, à chaque mot élevé de ces pages, cette chute, cette attente qui (…) consumait ? Lisant, d’où nous quittions-nous en mémoire ? Par quel miracle de solitude, que parcourt ce monologue, fiévreux de savoir, comme d’y échapper ? » (Christian Hubin)
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Les corps sans voix s’approchent du vide, simplement pour voir, tandis que les mains sont tendues. La marche est acquise le long des pierres sages ; elles roulent parfois en faisant un bruit creux de porcelaine ancienne. Grès et schistes s’opposent à la rigueur des points de vue tandis que l’eau devient l’enjeu dans laquelle l’aube s’écoule avant la pluie. Des dialogues avec des morts naissent parfois, et s’il nous arrive de leur parler il semble alors qu’ils nous répondent, sans colère mais sans raison, pour le plaisir de s’entendre.
(Extrait de Géographiques)