Les Indes de la mémoire
Hubert Haddad
– 40 p. – 17 x 10 cm – 1999 – ISBN 2-905573-07-4 – 5,95 €
« Les Indes de la mémoire sont le récit, ou plutôt la remémoration nervalienne de certains événements anciens de [la vie de l’auteur] et notamment de l’un d’entre eux, expérience fondatrice, aux confins de ce qui ne saurait avoir de nom, à l’origine de tous. Ces vingt et quelque pages, publiées à l’enseigne de L’Étoile des limites, à Charleville (le nom et le lieu ne sauraient être l’effet du seul hasard) seront, d’ici un demi-siècle au plus, mis à côté d’Aurélia. N’attendez pas d’être morts pour le lire, il serait trop tard. »
(Marc Petit, Europe, n° 851, mars 2000)
« En observant la progression des nuages par-dessus un col métallique de pare-vent aux allures de pendu, s’infiltrait un peu plus le sentiment de l’imminence. Quelque chose allait se passer. J’écrivais à cette époque des poèmes tumultueux et noirs et le début vingt fois repris d’un roman impossible qui voulait ressembler à l’instant tremblé. La vérité m’accaparait, le désir d’être bouleversé. J’aurais donné ma vie pour un sourire de l’ange. Connaître demeurait l’obsession insécable d’un enfant d’exil ravagé par la disgrâce d’un monde sans secours. L’absolu, seule réconciliation, avait pour derniers noms, Rimbaud, Daumal ou Antonin Artaud – avant les vertiges innommés. En grand péril sans doute, invulnérable, je tremblais pour un frère lointain et l’amour tranquille. »
(Extrait de Les Indes de la mémoire)