Neumes

Christian Hubin

– 72 p. – 14,5 x 21 cm – 2012 – ISBN 978-2-905573-11-7 – 13 €

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Cet ouvrage a également fait l’objet d’un tirage de 32 exemplaires sur vélin d’Arches, tous numérotés et enrichis d’une gravure originale de Farhad Ostovani.

« Référence au chant grégorien, au chant sacré mettant en jeu les variations musicales d’une syllabe et faisant appel à la notion de souffle, le titre même de ce qu’il faut considérer comme un poème (et non un recueil) indique que ce qui reste d’une syntaxe dépouillée et comme arasée est semblable à des grappes sonores dont les interstices, les blancs, les comas et les laps doivent être entendus : tous sont signifiants dans les variations d’un même souffle … »

(Eric Brogniet, extrait d’une chronique publiée sur le site de la Maison de la Poésie de Namur, 2013)


Parle avec le mort

L’oeuvre vraie témoigne toujours d’un échange primordial, organique avec le monde, par-delà les représentations, celles du monde comme celles de l’oeuvre.

C’est une respiration. Et comme toute respiration, elle porte en son sein un temps d’arrêt, un point d’asphyxie. Par son extrême tension, la poésie de Christian Hubin rejoint ce centre et en fait son lieu d’où, parlant seule, elle parle avec le mort.

Radicalement seule, elle est pleine en effet des fantômes qui hantent le réel et qui, sans la vue, regardent (– Montre!), sans la voix, interpellent (– Rends!). Ces injonctions poignantes de l’ombre la guident dans son travail d’effraction.

Car chaque poème est le point d’orgue d’une question de la langue révélant l’épanchement du vivant dans le mort et du mort dans le vivant. Par saccades, tremblements, la présence y est toujours le négatif d’une absence. Soumis à une sorte d’anté-mémoire, tout ce qui apparaît réapparaît, ce qui est préexiste, ce qui s’efface devance.

Aussi l’oeuvre de Christian Hubin, inquiétante, obscure et étrangère par essence, marque-t-elle paradoxalement un sommet de la communication poétique.

Yves Arauxo



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